
Salomé Da Souza, du Gard aux César
« Se battre pour que les gens de mon territoire soient vus ! »
Le parcours de Salomé Da Souza a de quoi séduire. Depuis qu’elle a 12 ans, elle veut être actrice. Elle habite avec ses parents à Saint Etienne de l’Olm, va au collège de Brignon, au lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès.
Salomé passe les vacances scolaires dans les Cévennes, elle découvre les joies du théâtre de rue. Quand elle entre en classe de 5ème, elle commence des cours à Saint Christol, puis à l’espace Chamson avec Annie Corbier à Alès. Annie Corbier lui donne confiance dans la possibilité de vivre comme actrice.
À 18 ans, bac en poche, Salomé Da Souza monte à Paris, et intègre le cours Florent, grâce au soutien de ses parents. Là, elle perfectionne son jeu, et à se battre pour jouer. La troisième année du cours Florent est consacrée à la préparation aux concours nationaux, pour intégrer les conservatoires. Elle échoue.
Pour digérer cette défaite, elle voyage, à Berlin, puis à Athènes, où elle se remet à l’écriture. Il lui est impossible de renoncer à son rêve de travailler dans le cinéma.
De retour à Paris, elle poursuit l’écriture d’un scénario puis réalise son premier court métrage, qu’elle produit, sur le casting des films pornos : Génération X - Y Salopes. Le monteur part en vacances, alors Salomé monte elle-même le film.
Grâce au tremplin de Talents en court, une structure soutenue par Jamel Debbouze, Salomé Da Souza peut présenter un nouveau scénario.
L’année suivante, Salomé intègre la Fémis, l’une des meilleures écoles de cinéma au monde, et tourne un court métrage dans le canton de Vézenobres, Rabinar. Elle tourne Boucan dans la Gardonnenque, en 2022, avec des comédiens non professionnels. Depuis, le court-métrage est présenté dans les festivals, gagne près de 20 prix en Europe, et lui permet d’être nommée aux César 2025.
Cette exposition lui permet de rencontrer Sylvie Pialat, productrice, fondatrice de la société les Films du Worso et dernière femme de Maurice Pialat. Avec elle, Salomé s’engage aujourd’hui sur un projet de long-métrage, l’histoire de deux sœurs en Camargue. Elle souhaite, avec ce nouveau projet, dénicher, à nouveau des acteurs et actrices non professionnels, à la sortie des lycées gardois. Avec une idée fixe en tête : faire entendre l’accent d’ici.
Louis Givelet