LA FABULEUSE HISTOIRE DE L’APOTHICAIRE CHIARINI - 3ème partie/8
   18/08/2023
LA FABULEUSE HISTOIRE DE L’APOTHICAIRE CHIARINI - 3ème partie/8

LA FABULEUSE HISTOIRE DE L’APOTHICAIRE CHIARINI

3ème partie/8

 

L'affaire du Prince de Conty...

Pierre Constant Chiariny, vendeur de l'élixir vermifuge dit topique universel, sillonne la France, accompagné de son beau-frère, le dentiste Cazaretti et de ses musiciens, bateleurs, danseurs de cordes. Nous avons vu qu'il exerce ce commerce dans l'illégalité complète puisque le brevet de son élixir n'a pas été renouvelé.

Mais Pierre Constant est un homme foncièrement honnête. Son produit est efficace et de grands personnages y ont eu recours lui laissant des lettres de remerciements et le témoignage de leur guérison.

Pierre Constant multiplie les démarches pour obtenir un nouveau brevet royal mais les circonstances sont moins favorables qu'en 1770. La cour de Louis XVI est très occupée par l'affaire du collier de Marie Antoinette, par la guerre d'indépendance des Américains et par la réforme financière du ministre Calonne qui a annoncé un déficit de 80 millions. Le petit apothicaire n'intéresse personne.

En 1786, Pierre Constant rencontre à Paris un certain Perrin qui est gouverneur du dortoir Saint Charles de Bicêtre. Cet homme se fait fort d'approcher monsieur Vicq d'Azir. secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, qui serait en mesure d'octroyer à Pierre Constant le fameux brevet royal. Bien entendu cette démarche a un prix, et Perrin empoche 600 livres. Les mois passent et les Chiariny ne voient rien venir. Perrin assure que les choses sont quasiment faites, qu'il a versé 66 livres au secrétaire et au domestique de Vicq d'Azir, 414 livres au sieur Marin, un autre intermédiaire influent, et que l'on peut considérer le brevet accordé.

Fort de cette garantie, Pierre Constant anticipe et fait imprimer un prospectus l'annonçant comme privilégié du roi. Pour faire bonne mesure, il cite le prince de Conty, ce qui va déclencher une procédure judiciaire hors de proportion avec l'importance du remède et de son représentant. On trouve un exemplaire de cette publicité dans les archives judiciaires de Montpellier. C'est un long texte de deux pages qui vaut son pesant d'or.

PAR PRIVILEGE EXCLUSIF

Remède spiritueux,

dit d'essence végétale

Ce remède est autorisé par le gouvernement, approuvé par le chef de la Société Royale de Médecine, par l'Académie des Sciences et finalement Sa Majesté Louis XVI en a pensionné le possesseur. S.A.S. le Prince de Conty en avait déjà fait de même.

Accipe divinos monitus, artemque, medendi, qua mens sanato sana viget.

Cette citation latine mise en exergue n'est pas du pur Cicéron mais elle fait sérieux. On peut la traduire ainsi, "Reçois les conseils divins et l'art de soigner grâce auquel l'esprit sain est vigoureux dans un corps guéri. "

Chiariny poursuit par un texte plein d'emphase dont voici l'essentiel :

"Les matières qui composent ce remède, qui a mérité le suffrage universel, n'est qu'un assemblage bénin de différentes plantes, fleurs,  capsules, feuilles, arbustes etc. Les sauvages et les animaux ont-ils besoin d'autres remèdes que de simples végétaux, pour se guérir de mille maux ? Ces hommes qui ignorent la composition des drogues galéniques et chimiques en vivent-ils moins longtemps par le recours de leurs remèdes simples ? Celui-ci par la multitude des guérisons qu'il a procuré dans tous les climats, à Marseille, et à tout âge, étonne les gens de l'art par cet axiome : in quacumque civitatem interveritis curate infirmos, et les contraint à prêter hommage à la vérité.

"Les attestations dont nous sommes porteurs sont plus que suffisantes pour nous mettre à l'abri des critiques. Mais comment se peut-il ? Si l'art de conserver la santé aux hommes, aussi ancien que leurs infirmités, a éprouvé et éprouve tant de vicissitudes, les conjectures se sont mutuellement multipliées et détruites, et les plus habiles praticiens ont été souvent forcés de soumettre leurs lumières à l'usage, et même à introduire des nouveautés, quoiqu'on effet cela soit s'exposer à devenir le jouet de ceux qui sont esclaves de l'habitude, ou qui, honteux de couler leur vie dans des idées fausses, tâchent d'obscurcir des vérités qu'ils n 'ont pu découvrir : mais nous ne cherchons pas leurs suffrages : on réclame celui des hommes excellents, dont la droiture et l'équité égalent leurs lumières, sachant respecter la vérité partout où ils la rencontrent.

"En attendant, n'avouerez-vous pas, messieurs, qu'il n’y a point de plus véritable mal que la douleur ; mais qu'il n'y a point aussi de bien plus solide que la santé ? C'est une harmonie des éléments, des humeurs et des différentes parties de la machine animale, c'est une image de la paix ; c'est un avant-goût de la félicité, et pour le dire en un mot avant le savant Hypocrate, c'est un bien qui comprend tous les autres biens du corps ; mais si on peut juger d'une chose par son contraire, il faut bien avouer que la douleur est quelque chose de bien désagréable ; les autres maux n'étant que dans l'imagination, sont plus supportables ; il ne faut qu'une vertu commune, qu'une générosité naturelle, pour s'en consoler ou pour s'en garantir : mais la douleur est un mal physique, réel et effectif, qui attaque le corps et l'esprit, qui brise les liens, qui les unit ensemble, qui fait souffrir l'homme tout entier, et qui lui fait souhaiter la mort pour être à l'abri de sa tyrannie. "

La longueur du texte, son emphase et ses redondances font penser à un discours oral recopié tel quel par un scribe. On imagine bien Pierre Constant Chiariny, juché sur sa roulotte et coiffé d'un immense chapeau emplumé, citer tous les grands personnages qu'il aurait soignés et "tous les climats et Marseille" qu'il aurait supportés pour vendre ses pilules. On le voit lancer à la face du petit peuple ébahi de tant de culture, des axiomes latins qu'il était sans doute le seul à comprendre. In quacumque civitatem, dans n'importe quelle ville, intervenus, mot inconnu du dictionnaire latin, rurale infirmas, guérissez les malades !...

La suite du discours est plus pratique et concerne les instructions pour l’usage du rémède.

"Ce précieux remède, qu'on peut regarder comme un don particulier de la Divinité en faveur des humains, est propre pour procurer la réunion des plaies et blessures les plus profondes ; il suffit d'en verser quelques gouttes dans la plaie et d'en rapprocher les lèvres ; si le bandage est bienfait, la réunion s'opérera en trois ou quatre heures. Il est également propre pour la brûlure, où il faut en mettre et la couvrir d'un linge imbu dudit remède, et l'entretenir toujours humecté jusqu'à parfaite guérison. Il guérit aussi les bourdonnements d'oreilles et la surdité fortuite, en en introduisant le matin et le soir par injection ou avec du colon imbibé. Pour les maux de tête, vapeurs, vertiges et airs infects, il faut en respirer quelques gouttes et s'en frotter les tempes, les poignets et les paumes des mains ; il soulage considérablement la sciatique. Il est efficace pour les nerfs affaiblis et retirés, facilitant le mouvement des jointures, lors même qu'il se rencontre des tumeurs ou épaississement de la lymphe : car il fait transpirer considérablement. Pour les contusions, extensions des nerfs, muscles, efforts et entorses, ce remède est reconnu pour le plus supérieur, au point que les plus grands Seigneurs de la Cour en sont toujours munis, même dans leurs voyages et chasses royales ; c'est pour récompense de ses bons effets que S.A.S Mgr le Prince de Conty en a pensionné le possesseur.

"Ce gracieux remède a aussi la vertu d'être un parfait cosmétique utile à entretenir la beauté du teint ; c'est pourquoi le beau sexe s'en sert pour conserver un incarnat coloré et la peau douce, pour dissiper les boulons de la figure, hales ou taches de rousseur, les crevasses du nez, les fentes des lèvres et pour les maintenir vermeilles ; enfin, pour les dartres, engelures et autres maux d'aventure, il suffit d'en appliquer en tous ces cas et autres, ou d'en frotter les parties affectées : aujourd'hui, c'est la liqueur prédilecte pour la toilette. On sera étonné que cette liqueur contienne tant de propriétés ; cependant, il faut se rendre à la vérité et lui faire hommage. Notre grand Monarque a posé le sceau à cette vérité, en accordant dernièrement une pension au possesseur de ce secret ; les princes de son sang ont fait de même, et malgré ces garants sacrés, les critiques ne pourront s'abstenir de lancer quelques uns de leurs dards. Comme ce spécifique est susceptible de différentes modifications ou augmentations, suivant les différents cas, les personnes qui craindront d'être trompées dans leur attente s'adresseront à Perpignan où sont logés ceux qui le distribuent. On est visible depuis sept heures jusqu'à midi, depuis deux heures jusqu'à six, et depuis huit jusqu'à dix du soir. "

Aujourd'hui, nous appellerions ce breuvage une panacée universelle puisqu'il soigne tous les maux, de l'acné à l'entorse, et toutes les personnes, du roi au plus humble berger. Au-delà du discours classique de bonimenteur que l'on entend encore aujourd'hui sur nos marchés au sujet d'une pastille pectorale ou d'un gadget primé au concours Lépine, on apprend dans ce texte quelques indication sur le système commercial Chiariny.

Si la troupe vend ses produits à travers la France de ville en village, elle ne distille pas ses herbes dans la roulotte. En plusieurs points, Chiariny a implanté des "succursales" ou se pratique la vente à domicile. Nous n'avons pas retrouvé le concessionnaire d'Alès cité par le

Marquis de Lafare, mais nous savons maintenant qu'il y avait un dépositaire à Perpignan dont la maison était ouverte onze heures par jour. Si par deux fois la ville de Marseille était citée, c'est parce qu'un entrepôt Chiariny y était aussi installé. Ces représentants de la marque étaient chargés de recueillir les plantes dans les environs et de les transformer en élixir, pastilles ou pommades, selon les recettes de la famille. C'est donc un véritable réseau qui est installé dans le midi de la France, de Bordeaux à Aix et de Marseille à Chambéry.

Retrouver une trace de tous ces entrepôts n'est pas simple car les dépositaires n'étaient pas considérés comme pharmaciens, comme herboristes ou droguistes. Ils vendaient à domicile le produit d'un autre et dans les patentes, on les retrouve sous le label "petite revenderie" qui couvre aussi bien le vendeur de dentelles et rubans à la sauvette que le régrattier de quartier (le régrattier est celui qui regratte les blocs de sel ou de sucre pour la vente au détail. C'est devenu un petit épicier ayant peu de stock et n'offrant que les produits de consommation courante.).

En revanche, les actes de baptêmes des enfants Chiariny, qui se répartissent dans tout l'hexagone, indiquent que les naissances ont eu lieu dans des auberges ou dans la maison d'un particulier. En recherchant l'adresse de ces lieux on trouve toujours dans le coin un herboriste, un libraire, un régrattier qui servait de dépositaire à la famille Chiariny. Mais revenons au fameux prospectus, qui cite en lin de texte : "Us admirables vertus de la pastille purgative, antidote et vermifuge, distribuée par le sieur Chiariny, privilégié du Roi.

"Il fait part au Public de cette, pastille spécifique, dont les plus incrédules sont obligés de publier les admirables effets. Il a découvert aussi la véritable manière de la donner à tout âge et à tout sexe, dans tous les climats et toujours avec succès sans crainte et sans aucun danger. Il a si bien réussi dans sa recherche qu'il a fait, avec celte pastille, quantité de cures toutes différentes dans leurs espèces qui ont même surpassé son attente.

"Ce spécifique purifie le sang, arrête les coliques de quelques natures qu'elles soient, fait évacuer les humeurs, emporte les fièvres intermittentes, guérit les personnes sujettes aux vapeurs, et autres maladies. Les vers auxquels plusieurs personnes et surtout les enfants sont sujets, sont engendrés par une mauvaise nourriture, ainsi que par quantité des fruits qu'on leur donne. Il périt un nombre prodigieux d'enfants, faute de leur donner un remède comme celui-ci, capable de tuer ces dangereux insectes, il ne faut qu 'un seul remède pour les détruire.

Façon aisée d'user de ladite pastille : 1. On prend ladite pastille et on la casse en plusieurs morceaux, la mettre infuser dans un quart de gobelet de vin pur pendant la nuit, et le matin on la prend à jeun, et de demi-heure en demi-heure il faut prendre du bouillon ou du thé chaud. Pour les grandes personnes, on prend la pastille tout entière. Pour les enfants on se règle suivant leur âge : pour ceux de deux ans jusqu'à cinq, le tiers ; ceux de six jusqu'à dix, on leur donne la moitié ; depuis quinze jusqu'à soixante, la prise entière ; et toujours que la pastille ait été à infusion du soir au matin, tant pour les petits enfants que pour les grandes personnes. "

Le texte s'arrête là mais on peut supposer qu'il y avait une suite puisqu'il y a un premièrement et pas de deuxièmement. Les archives ont semble-t-il perdu un feuillet. Toujours est-il que c'est ce prospectus qui a failli perdre le sieur Chiariny. Si nul ne s'est avisé de porter un regard critique sur la composition du produit et encore moins sur sa posologie, la citation du Prince de Conty comme ayant accordé une quelconque pension, n'est pas passée.

Nous ne savons pas qui a averti le Prince de Conty de cette usurpation de titre. Sans doute quelque apothicaire ayant pris ombrage de cette concurrence. Mais le Prince se fâcha et lança une enquête contre le sieur Chiariny et un avis de recherche sur tout le territoire du Royaume. Tous les subdélégués de province ont été mobilisés dans cette chasse à l'homme et c'est ainsi que nous avons découvert notre personnage dans les archives du Vigan.

Pour les autorités locales, l'affaire n'est pas si simple qu'on pourrait le croire. Les demandes ont l'air pressantes et placées sous le sceau du secret comme si l'on cherchait un espion d'envergure internationale ! En outre, les descriptions de l'individu sont vagues, souvent contradictoires. Il faut dire que l'homme aime se déguiser, portant les vêtements de cour, d'amples robes de mage ou les culottes serrées de danseur de corde. La troupe qui l'accompagne présente un spectacle tel que les yeux éblouis témoignent tous d'un souvenir différent. Du coup, on trouve des Chiariny un peu partout, le même jour, à des lieues de distances, souvent sous des noms différents.

Au début de novembre 1787, le subdélégué de Mende annonce qu'un certain Guilbert vend un élixir. Le subdélégué Blanquet, de Montpellier, répond aussitôt à son collègue de Mende : "...L'étranger appelé Guilbert et qui distribue son élixir à Mende pourrait bien être le chevalier Giariny. Je vous envoie la lettre de M. Vicq d'Azir et une affiche imprimée, pour que vous sachiez si ce Gilbert est celui dont il s'agit..." Muni du prospectus que nous avons reproduit ci-dessus, le subdélégué Blanquet interroge le suspect.

La   réponse de Mende arrive quelques jours plus tard:

"L'étranger séjourne dans une auberge de la ville depuis près de deux mois. Il se présente comme peintre et guérisseur mais n 'exerce pas ces deux talents avec autant d'assiduité. Il n'a peint que le portrait de la fille de l'auberge et s'est refusé à exécuter d'autres œuvres. En revanche, il passe son temps à proposer son élixir. (...) Il a promis de guérir une demoiselle de condition qui était dans le dernier degré de phtisie et qui mourut une quinzaine de jours après. Il voulait lui faire avaler chaque jour un gobelet d'eau dans lequel il avait mêlé quelques gouttes d'un élixir. Il soigne actuellement un enfant pour un bras estropié et deux adultes atteints de la vérole. Il a huit associés à Nîmes d'où il fait venir  ses fioles qu'il vend 12 livres... Cet homme paraît être âgé de 53 à 58 ans haut de 5 pieds 5 pouces, le visage ovale, les yeux enfoncés, le nez épaté, la peau très tannée, à demi chauve surtout au-dessus du front et a sur le derrière de la tête très peu de cheveux liés fort court en catogan... "

L'homme n'est pas le bon mais le 25 novembre, les autorités de Narbonne signalent le passage d'un empirique étranger venant de Béziers et qui a séjourné une quinzaine de jours dans la ville. La même semaine, Chiariny a été vu sur la place de Bagnols accompagné de deux domestiques à cheval sonnant de la trompette. Toutes ces déclarations sont, bien entendu erronées. Les charlatans vendeurs d'élixirs sont nombreux et leurs signalements tellement aléatoires qu'il est difficile de retrouver celui qui se déclare pensionné du Prince de Conty. L'une après l'autre les réponses arrivent des différents départements concernés. De Béziers et de Narbonne, on apprend que le suspect est en fait Bernard Chiuppani de Bassano, un chirurgien de la République de Venise, en France depuis un an seulement.

Arrive enfin un renseignement précis le 12 septembre, en provenance de Nîmes. Les consuls ont signé un passeport au nom de Pierre Constant Chiariny, opérateur se rendant à Lyon. Des missives sont aussitôt envoyées dans la Drôme, l'Ardèche, le Rhône et l'Isère. Le 22 novembre arrive une missive d'Aubenas signalant la présence d'un apothicaire et danseur de corde ambulant qui distribue les fameuses affiches. Depuis le mercredi 19 novembre, la famille Chiariny se produit sur la place du marché. Elle semble exercer dans la plus totale tranquillité et ignorer l'agitation qu'elle a suscitée dans les administrations judiciaires de toutes les provinces.

Sitôt les instructions reçues par courrier spécial de Montpellier, les consuls d'Aubenas envoient un peloton de gens d'armes pour arrêter le dangereux individu. L'affaire n'est pas simple car la famille Chiariny est connue dans la ville pour y avoir fait déjà plusieurs passages.

Pierre Constant est apprécié de la population qui se réjouit autant de sa prestation acrobatique que de son remède miracle. Elle se régale de la musique endiablée de son compagnon Vidalenche et se laisse arracher les dents gâtées en toute confiance par le dentiste italien Cazaretti.

Les hommes du peloton auraient préféré attendre la tombée de la nuit pour investir l'auberge Malignon où loge la famille mais l'affaire paraissant urgente, on les a envoyés procéder à l'arrestation en plein marché. Bien qu'ils soient compatissants pour avoir eux-mêmes eu recours au bon docteur Chiariny, leur intervention frise l'émeute populaire. L'un réclame la bouteille d'élixir qu'il espérait, l'autre veut témoigner de la guérison qu'il connut la saison dernière. Les badauds qui n'ont pas encore vu le spectacle hurlent contre l'injustice et l'arbitraire des consuls. C'est sous les huées que le peloton emmène le prévenu vers la prison de la ville. On dit que Pierre Constant Chiariny se retira, encadré de son escorte, avec autant de dignité que s'il avait lui-même commandé cette garde rapprochée !

 

Par J.F. Aupetitgendre

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