2 - Cévennes Magazine, la revue du patrimoine des Cévennes
   22/11/2022
2 - Cévennes Magazine, la revue du patrimoine des Cévennes

Cévennes Magazine, la revue du patrimoine des Cévennes


Depuis plus de 50 ans, Cévennes Magazine, hebdomadaire local enraciné dans le territoire, vous entraine chaque samedi sur les pentes cévenoles, sur les traces des camisards, à la découverte des us et coutumes de nos ancêtres, vous parle de la culture, du patrimoine, des vestiges, des sites cévenols connus ou méconnus…

L’équipe de Cévennes Magazine est également là pour vous renseigner et vous aider dans la publication de vos annonces légales, les vérifier, les corriger si nécessaire, répondre à vos attentes dans les plus brefs délais.
N’hésitez-pas à nous contacter.

L’histoire de Cévennes Magazine


Dans les années 1960, Lucien André était fonctionnaire dans la Capitale et s’ennuyait derrière son bureau... Il avait une grande passion, il aimait écrire et composer des poèmes sur ses chères Cévennes.
Il apprit un jour qu’un journal du sud « LE MERIDIONAL LA FRANCE » cherchait un collaborateur pour son agence d’Alès. Lucien sauta sur l’occasion, démissionna de l’administration et fit ses valises pour rejoindre son Alès tan poulit.
Mais quand il revint dans la capitale des Cévennes il ne reconnut pas sa ville.
Le maire de l’époque avait fait totalement détruire le centre historique pour construire du « neuf »... Lucien en fut très attristé et tout au long de sa carrière journalistique ne cessa de fustiger contre ces rénovations.
Son ami Maurice Margerit était le chef d’agence du MERIDIONAL et Lucien son second. A tous les deux, pendant des années, ils défendirent Alès et le pays cévenol contre tout ce qui pouvait leur nuire.
Parallèlement, en 1964, Lucien sortit son premier ALMANACH CEVENOL, un recueil d’articles auquel participèrent les plus renommés auteurs cévenols : Aimé Vielzeuf, Jean-Pierre Chabrol, Jean Carrière, Henri de Villenoisy, Max-Olivier Lacamp, René Bastide, Adrienne Durand-Tullou et beaucoup d’au-tres... De son côté Maurice Margerit publia une étude sur l’Ermitage d’Alès et le premier GUIDE DES CEVENNES, certes bien modeste mais il n’existait encore aucune publication sur les Cévennes.
Lucien était un passionné de tous les arts. La peinture en faisait partie, et à ses heures de loisirs il se mettait derrière son chevalet. Son amour de la poésie l’amena à publier plusieurs recueils et son œuvre majeure il la réalisa quelques mois avant sa disparition : CANTILENES DES CEVENNES. Il la fit illustrer par son grand ami Pierre Chapon. Ce dernier, peintre de talent, exécuta une dizaine d’œuvres originales.
Lucien s’essaya aussi au cinéma et tourna plusieurs films avec sa camera 16 m/m, dont un long métrage dont il écrivit le scénario.
Le journal LE MERIDIONAL ferma son agence d’Alès et Lucien partit se consacrer à l’élevage des abeilles dans sa propriété à Saint-Germain-de-Calberte.
Mais la véritable passion de Lucien était d’écrire et il décida de créer sa propre revue...
CEVENNES MAGAZINE, oui il l’appellerait ainsi. Ce serait un journal consacré à l’histoire et au patrimoine de sa région.


Le premier numéro de CEVENNES MAGAZINE vit le jour en octobre 1966.


Il n’avait pas encore d’annonces et Lucien le finança, ainsi que les suivants, par ses propres moyens.
Mais éditer une revue est une lourde charge et lorsque le Docteur René Bresson lui proposa de reprendre CEVENNES MAGAZINE à son compte, Lucien André accepta et prit alors le poste de rédacteur en chef bénévole, c’est ainsi que le 1er numéro sous sa nouvelle forme voit le jour en Avril 1973.
Natif de Saint-Germain-de-Calberte, le docteur Bresson, directeur de cliniques à Quissac et à Marseille, assumait alors tous les frais de la revue, il possédait entre autre une imprimerie à Marseille qui se chargeait de l’impression du journal.
Le Dr Bresson installât le bureau de CEVENNES MAGAZINE au 59 Grand rue Jean Moulin à Alès. C’était un immeuble neuf construit sur les ruines du vieil Alès.  
Lucien, avait bien conscience qu’éditer un journal ça coûte cher, alors comment le financer pour se développer ? Y insérer de la publicité, c’est très aléatoire et ce n’est pas la politique de la maison.
“Et si on le finançait par l’insertion des annonces légales” se dit Lucien ! Il entreprit aussitôt les démarches nécessaires auprès de la préfecture du département. Une enquête s’en suivit mais Lucien ne pouvait obtenir la précieuse autorisation que s’il prouvait que le journal existait déjà en justifiant d’un nombre important d’abonnés.
Après un long délai il obtint enfin de la préfecture les autorisations nécessaires pour l’année 1975... mais le démarrage des Annonces légales ne fut effectif qu’en Mars 1976 !
Heureusement, il y avait à cette époque, à Alès et dans la région des personnes passionnées d’histoire locale qui ne savaient pas comment exprimer leur passion. Lucien, rédacteur en chef mais bénévole du journal, vit arriver à ses côtés toute une équipe d’autres bénévoles prêts à lui prêter main forte. Outre Madame Cabanel à l’accueil, une toute jeune fille timide, d’à peine 22 ans, fut embauchée et aida Lucien à composer les textes destinés à l’impression, c’était Lilou.
Un jeune homme, Michel Vincent, 25 ans à peine, voulait faire de la photo et Lucien lui donna ses premières chances en publiant ses clichés dans la revue.
Lucien avait plein d’idées pour faire connaître CEVENNES MAGAZINE, parmi toutes, la plus originale fut l’organisation, pendant plusieurs années, d’une course cycliste qui partait devant les bureaux du journal.
Quelques années passèrent, et malgré tous ces efforts, l’épouse du propriétaire du journal de l’époque, décida que la réalisation de ce magazine devenait trop chère et leur dit : “Il vaut mieux entretenir une danseuse que Cévennes Magazine”. Le docteur cessa le financement du journal, l’aventure stoppa net, un camion benne arriva pour tout jeter et CEVENNES MAGAZINE disparu des kiosques.
Lucien était très triste et resta plus d’une année à se morfondre. Mais il avait une idée derrière la tête, il voulait relancer à son compte le journal, avec l’autorisation de René Bresson et quelques mois plus tard il appela Lilou et lui demanda de participer bénévolement au re-démarrage du journal.
Il fallait repartir à zéro et tout recommencer. Lucien, jamais à court d’idées, acquit une presse à imprimer d’occasion afin de réduire les coûts de fabrication.
Ce grand homme touche-à-tout adorait parler de “ses Cévennes” et Lilou aimait le patrimoine de notre région, il avait trouvé en elle une alliée de choc pour bâtir à nouveau Cévennes Magazine. Qu’importe le manque d’argent, ils avaient une passion commune et voulaient la faire partager au plus grand nombre...
CEVENNES MAGAZINE revint dans les kiosques. Il fallut redemander l’habilitation des annonces légales après un certain délai de parution et timidement, quelques pages simples avec très peu d’illustrations virent le jour, avec surtout les annonces légales qui couvraient une partie des frais et permettaient de vendre le numéro à bas prix, et l’abonnement à 50% de remise.
En hommage à Lucien cette politique du bas prix est toujours appliquée à CEVENNES MAGAZINE.

Personnage haut en couleur, Lulu faisait les articles et Lilou faisait le montage du journal, bien entendu le matériel était “d’époque” et commençait à être obsolète.
Il décida alors d’acquérir une nouvelle machine à écrire, et les voilà partis sur la route, direction Avignon, avec une remorque attelée à la voiture pour ramener un monstre vert : l’ordinateur des années 70.
Le journal prenait de l’envergure, il fallait avancer avec le progrès. Un jour Lucien décréta : “Nous allons aller à Paris faire un stage sur une nouvelle machine à écrire, une Compugraphic. Là-bas ils sont à la pointe du progrès pour la photocomposition”.
Nos deux compères partirent donc pour “l’autre capitale”...
Lulu avait choisi le matériel qu’il comptait acheter, mais une fois assise devant la machine en question, elle regarda autour d’elle et vit ses collègues avec des machines beaucoup plus perfectionnées. La “petite souris” ne s’en laissa pas conter, elle voulait elle aussi une machine à écrire avec un écran à plusieurs lignes. Pas de problème Lulu céda à son désir.
Ses fidèles amis étaient toujours là pour aider Lucien qui se découragea plusieurs fois, mais Lilou qui aidait alors bénévolement veillait. Les bureaux du journal étaient dans la maison de Lucien, aussi quelques fois, après le repas, celui-ci faisait volontiers la sieste ou pensait à tout autre chose qu’au magazine, Lilou le rappelait souvent à l’ordre : « Lucien votre journal ! Lucien donnez-moi du boulot. Allez ! Écrivez des articles ».
C’est ainsi qu’en 1992 CEVENNES MAGAZINE prit de l’importance et Lucien créa alors une société : les Editions CEVENNES MAGAZINE et put enfin embaucher des salariés, d’autres personnes vinrent alors se greffer à nos deux compagnons.
Pour intégrer l’équipe de Cévennes Magazine le critère de sélection était très original : Lulu et Lilou adoraient les chats, il y avait donc un énorme “greffier” roux qui aimait faire sa sieste, affalé sur le bureau de Lulu. La personne qui le caressait était assurée d’avoir le poste !
Rien n’arrêtait Lulu et sa fine équipe...
A la suite d’un salon dédié à l’informatique, Lucien acheta les révolutionnaires “Macintosh”. Il essaya de les utiliser mais ses mains étaient tellement habituées à sa fidèle “Remington” que lorsque ses doigts trop lourds se posaient sur le clavier, ils faisaient des dizaines de fois le même caractère. Et alors il s’énervait, pestait, mais heureusement, Lilou accompagnée maintenant de Gene étaient encore là pour l’aider...

Lorsqu’en 2000, suite à un accident domestique, Lulu disparut sans crier gare, Cévennes Magazine déménagea à Saint-Hilaire de Brethmas, lieu où nos bureaux sont toujours situés aujourd’hui.
Michel Vincent devint alors Directeur de la publication.
Il s’occupait de la recherche de textes inédits et de toutes les photos d’illustrations, qu’il trouvait dans les archives départementales ou dans ses archives personnelles qui étaient composées de livres anciens, de photos et cartes postales qui dépassent les 50 000 exemplaires.
Suite à son décès en décembre 2018 ses héritiers et les membres de l’association « Les amis du musée du Vieil Alais » ont décidé de faire don de ses « trésors » aux archives municipales d’Alès, où un fond « Michel Vincent » a été créé.

Les années passent, mais Cévennes magazine a gardé l’esprit que Lucien André et Michel Vincent lui ont inculqué, et sa vocation première : faire connaître l’histoire de notre région par des textes simples, ludiques, instructifs...
En 2022 nous avons fait paraître le 2200ème numéro, c’est plus de 55 ans de parution, avec une moyenne de 5 articles par numéro, nous avons publié à ce jour quasiment 15000 articles. De quoi faire le bonheur de ceux qui s’intéressent à l’histoire de notre région.

Profitons-en pour remercier nos abonné(e)s et vous rappeler qu’en vous abonnant vous permettez la survie du journal...