31 août 2023, Pleine Lune, Super Moon, Lune Bleue, treize Lunes
   01/09/2023
31 août 2023, Pleine Lune, Super Moon, Lune Bleue, treize Lunes

31 août 2023, Pleine Lune, Super Moon, Lune Bleue, treize Lunes

À propos de la 2e Pleine Lune du mois d’Août, Super Moon, Lune bleue et 13e Pleine Lune de l’an 2023

Le Pleine Lune de ce 31 août 2023 sera la deuxième Pleine lune du mois ce qui est un fait assez rare, ce sera une « Super Moon » et on l’appelle « la Lune Bleue ». Trois points importants pour cette lune qui nous amène une année de treize lunes avec son cortège de prédictions et de malédictions.

Il faut donner quelques explications.

Il est assez rare qu’il y ait deux Pleines Lunes dans un mois. La lune tourne autour de la Terre en 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2 secondes. C’est ce qu’on appelle une « lunaison ». Une année étant en moyenne de 365,25 jours, un simple petit calcul (une année divisée par la durée d'une lunaison) montre que l'on peut « caser » dans une année non pas 10, 11 ou 14 cycles, mais uniquement 12 ou 13.

13 lunes dans une année c’est rare !  enfin presque car cela se produit en moyenne tous les 2 ,7 ans. On a eu des années de treize lunes en 2009, 2012, 2018, 2020. Mais parle-t-on de Nouvelles Lunes ou de Pleines Lunes ?

Ainsi, en 2009, il n'y a que 12 Nouvelles Lunes. Mais il y a bien eu 13 Pleines Lunes. En 2012 il y a eu 13 lunes. En 2008 il n'y avait « que » 12 Pleines Lunes, mais 13 Nouvelles Lunes.

Les mois à deux lunes (pour qu'il y en ait treize) ne sont pas toujours les mêmes et couvrent presque tout le calendrier. Avec parfois des bizarreries. En 1999, il y a eu deux Pleines Lunes en janvier et deux Pleines Lunes en mars. Mais aucune lune en février. Même chose en 2018. Il s’agit là d’un simple rapport entre la durée du mois lunaire et celle du mois solaire. 365,25 jours de l’année divisés par les 29,5 jours du mois lunaire, ça ne peut pas tomber juste. Cette différence aura une conséquence curieuse en 2030. Cette année-là il y aura deux mois de Ramadan dans l’année !

Nous voici donc avec une deuxième Pleine Lune en ce 31 août. Ce sera une Super Moon c’est-à-dire qu’étant à son Périgée elle sera au plus près de la terre - 357292 km - et que donc nous allons la voir, surtout à son lever, beaucoup plus grosse qu’elle ne parait d’habitude. 14% de plus dit-on !

Il faut rappeler que la lune décrit autour de la terre une orbite qui est inclinée par rapport au plan de la terre et du soleil. On appelle ce plan, écliptique.  Il faut imaginer ce plan horizontal. L’orbite de la lune est donc tantôt au-dessus et tantôt au-dessous. À chaque fois que l’orbite de la lune coupe ce plan il y a ce qu’on appelle un nœud lunaire. Chaque passage à un nœud lunaire, montant ou descendant, est toujours un moment sensible notamment pour les plantes et pour les changements de temps. C’est cette courbe lunaire qui permet de dire que la lune est « montante » ou « descendante ». C’est cette position de la lune qui est importante pour les agriculteurs, non pas tellement à cause du rayonnement de la lune, qui n’en a pas, mais à cause des indications que cela donne. Concrètement on voit la lune dans le ciel plus haut ou plus bas sur l’horizon.

Pour rendre l’explication plus claire ou plus complexe, la lune présentant toujours la même face à la terre, elle n’est pas toujours éclairée de la même façon par le soleil. Son image visible passe du simple croissant en forme de C renversé (un D) puis à un cercle bien rond et ensuite à un C, jusqu’à ne plus être éclairée et invisible, en Vieille Lune ou en Nouvelle Lune. Sur nos calendriers c’est le gros point noir. La lune croit et décroit mais quand son croissant a la forme d’un C elle est en train de décroître. La lune ment.  Entretemps, de la Pleine Lune au croissant, elle a une forme de ballon dégonflé. On appelle cette phase, la « lune gibbeuse » c’est-à-dire  « bossue ».

Il y a enfin un 3ème élément dont il faut tenir compte c’est que cette orbite de la lune autour de nous, n’est pas régulière. La lune s’éloigne de la terre jusqu’à plus ou moins 406000 kilomètres, jusqu’au point le plus éloigné, c’est-à-dire l’apogée. Puis se rapproche de nous jusqu’à des distances proches de 356000 km jusqu’au point le plus proche c’est-à-dire le périgée.

C’est quand il y a la correspondance entre les nœuds lunaires et l’écliptique que se produisent les éclipses. Ce n’est pas le cas cette fois, mais la lune, ce 31 août va être à son périgée le 30 août à 15h54 TU et donc quand elle va se lever elle sera très grosse et très belle sur l’horizon, bien qu’elle n’atteigne le cercle parfait de Pleine Lune qu’à 1h35 TU dans la nuit du 31 août, soit 3h35 à Paris.

Nous pourrons assister au spectacle si le temps est bien dégagé vers 20h52 ce soir, et encore demain soir à 21h11 avec quelques minutes de décalage selon les horaires donnés par le calendrier du facteur.

Voilà pour les conditions du spectacle. Nous serons alors en lune montante, bien qu’à partir de ce 31 la lune va décroître. Encore une complexité de la situation. Elle est montante et elle décroit ! On a du mal à s’y retrouver ! J’ai souvent expliqué les conséquences de cette complexité du cycle lunaire notamment sur les plantes, sur le temps et sur les hommes !

Il faut encore dire que, précisément ces jours de fin août, de pleine lune et de spectacle, il y aura des grandes marées au coefficient de plus de 100 jusqu’au dimanche 3 septembre. Autre spectacle sans nul doute, mais plus dangereux que celui d’observer la lune.

C’est ce passage à la Pleine Lune qui correspondant à quelques heures près au périgée, fait que cette lune du 31 août est dite Super Moon. Il y en a déjà eu plusieurs Super Moon cette année et il y en aura encore une le 29 septembre prochain

Mais pourquoi appelle -t-on cette lune du 31 août 2023, « Lune Bleue ». L'adjectif « bleu » ne signifie pas pour autant que la lune prendra une teinte particulière lors du phénomène. Ce n'est pas un terme scientifique, mais une transcription d'une expression populaire en anglais. Ce terme viendrait de l'expression anglaise « blue moon ».

L'origine n’en est pas connue ! Son plus ancien usage attesté se trouve dans un dépliant de 1528 attaquant violemment le clergé britannique intitulé Rede Me and Be Not Wrothe : « If they say the moon is blue / We must believe that it is true » (« s'ils prétendent que la lune est bleue, nous devons croire que c'est vrai »). Même après beaucoup de réformes, on peut encore, voire de plus en plus, constater aussi chez nous que cela reste d’actualité !  

Le terme se retrouve dans l'expression anglaise « once in a blue moon », qui correspond à l'expression française « tous les trente-six du mois » et désigne quelque chose qui survient très rarement ou jamais.

L'utilisation du terme « bleue » résulterait d'une bourde dans un article du magazine américain d'astronomie amateur Sky and Telescope, en 1946. L'article en question s'intitulait « Once in a Blue Moon » et avait été écrit par le journaliste James Hugh Pruett qui avait mal interprété l'Almanach des agriculteurs du Maine de 1937. Et c'est ainsi que cette expression qui porte à confusion a fait le tour du monde en un rien de temps... !

Je ne pouvais pas laisser passer cet évènement exceptionnel du mois d’Août 2023, laissant un peu de côté les fêtes et saisons pour d’autres chroniques.

La Lune est l'un des principaux exutoires de nos fantasmes. Des comptines d'enfants aux poèmes des plus grands auteurs, la Lune est chantée sur tous les tons. Elle est mise à toutes les sauces. On dit que la Pleine Lune a une influence sur notre sommeil, sur le stress. On entend souvent dire que si le temps est détraqué, si l'été est « pourri» ou si le temps a changé après la Nouvelle Lune du 16 août et donc après le 15 août, après un printemps trop sec, cela donne des indications sur ce que sera le prochain hiver.. etc... C’est que nous sommes dans une année à 13 lunes. Les années de treize lunes ont mauvaise réputation.

Le cycle lunaire est un cycle complexe. Il se répète tous les dix-neuf ans, selon un cycle qu’on appelle « cycle de Méton », un mathématicien grec qui vivait aux environs de 432 avant notre ère. D’autres astronomes ont observé ces décalages, à quelques nuances près, comme Kidinnu, un chaldéen, vers 350 av. JC. Les écrits cunéiformes indiquent que ce cycle était déjà connu en Mésopotamie dès le VI e siècle av.JC et il était utilisé pour prédire les éclipses.

Tite-Live affirme que sous le règne de Numa Pompilius, quand avait conçu le premier calendrier romain (au VIIe siècle av. JC) on connaissait et utilisait le cycle de Méton : « Et tout d'abord il divisa l'année en douze mois, selon les révolutions de la lune. Mais comme la lune ne décrit pas des mois de trente jours, et que six jours (en réalité : onze jours) manquent à l'année décrite par la révolution du soleil, il ajouta des mois intercalaires de telle façon qu'à la vingtième année, la totalité des années étant écoulée, les jours aient la même position par rapport au soleil qu'au début. »

IL EST PLUS QUE SURPRENANT DE VOIR QUE NOUS N’AVONS PAS INVENTÉ GRAND-CHOSE ! PAS MÊME NOS MACHINES SOPHISTIQUÉES. ON OBSERVE SUR LE CÉLÈBRE « CÔNE DE BERLIN », DATÉ DE L’AN 800 AVANT NOTRE ÈRE, DES SIGNES QUI RENVOIENT À DES NOTIONS CALENDAIRES PROPRE À UN CALENDRIER LUNI-SOLAIRE. DE PAR CE CARACTÈRE LUNI-SOLAIRE, ON PEUT LIRE DIRECTEMENT LES INTERVALLES DE TEMPS EN UNITÉS LUNAIRES OU SOLAIRES.

« LA MACHINE D’ANTICYTÈRE » QUI DATERAIT DU 3E SIÈCLE AVANT JC DONNE ELLE AUSSI DES CALCULS PERMETTANT DE CALCULER DES INTERVALLES PROCHES DU CYCLE DE MÉTON.

Vous trouverez sur internet d’excellentes description de ces deux objets extraordinaires et mystérieux.

Je ne cite que pour mémoire, car bien plus récentes, les merveilleuses horloges astronomiques de nos cathédrales, Strasbourg, Beauvais, Bourges et d’autres !

Étonnant de voir que les hommes depuis les temps les plus reculés ont observé la Lune comme nous le ferons en ces soirées de fin août, en particulier ce soir.

C’est important de savoir, comme Monsieur Jourdain, quand il y a de la lune ou quand il n’y en a point. Mais je ne me lancerai pas dans des prévisions que d’aucun trouveraient fantaisistes. J’observe et je fais des constats qui souvent se répètent aux mêmes phases de la lune. Je lis dans un ouvrage spécialisé sur la lune : « Quand la Pleine Lune ou la Nouvelle Lune ont lieu au périgée, il y a souvent danger de perturbations, au moment de la grande marée… Ce fut le cas lors de la grande tempête des 26,27,28 décembre 1999. Autre exemple, le tsunami du 26 décembre 2004 a eu lieu le jour de la Pleine Lune du solstice d’hiver et l’apogée de la lune était le lendemain, le 27 décembre. » Curieux non ? Aux savants d'expliquer ! 

Puisque l'on ne peut pas demander à la Lune le temps qu'il va faire, il faut interroger la boule de cristal des prévisionnistes des services météorologiques. Selon les régions les prévisions changent. Il faudrait aussi parler du retour d’« el Niño ». Pour la première fois depuis sept ans, le phénomène El Niño s’est installé dans le Pacifique tropical, ouvrant la voie à une hausse probable des températures mondiales et à des perturbations des conditions météorologiques et climatiques. Selon le dernier bulletin de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il est extrêmement probable (à 90 %) que l’épisode El Niño se poursuive au cours du second semestre 2023. Nous l’avons constaté ! On s’attend à ce qu’il soit au moins de force modérée. Le bulletin de l’OMM regroupe des prévisions et des conseils d’experts du monde entier. « L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans », a déclaré M. Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM. « L’annonce d’un épisode El Niño par l’OMM est un signal donné aux gouvernements du monde entier pour qu’ils se préparent à en limiter les effets sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies », a-t-il poursuivi. « Les alertes précoces et les mesures d’anticipation des phénomènes météorologiques extrêmes associés à ce phénomène climatique majeur sont essentielles pour sauver les vies et les moyens de subsistance. » qui s'annonce.

Il faudrait parler de ce phénomène et l’expliquer un peu plus en détails. On en parle si peu dans nos médias.

Je voulais simplement avec ces explications un peu complexes, vous inviter à un spectacle gratuit et par ces quelques lignes vous faire regarder ce mois d’août d’une autre façon.

Adissias !

Jean Mignot le 30 août 2023

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