LE CHÂTEAU DE BANNE Et sa légende Par M. Léonce Destemx (1893)

Extrait des revues scientifiques et littéraires d'Alais. 1ère partie

Relevé par Christian Bataille

Le château de Banne est situé dans la partie du Vivarais qui touche au département du Gard ; il appartenait avant la Révolution de 93 à l’illustre famille des comtes du Roure.

Construit au sommet d’un grand rocher, adossé à la chaîne des Cévennes, il dominait la plaine de Jalès, qui s’étend jusqu’aux montagnes de la Serre, et qui le séparent de Barjac. C’est à peu près la seule plaine qui existe dans ce département de l’Ardèche, qui justifie bien le surnom qui lui a été donné, du département le plus bossu de France.

Ce château est d’origine fort ancienne et il est difficile de fixer la date de sa construction par suite des transformations qu’il a subies au XVIe siècle, qui en avaient fait un des plus vastes et des plus opulents châteaux de toute la contrée.

Adossé aux contreforts des Cévennes, solidement assis sur son énorme rocher, il était à l’abri d’un coup de main, et dominait tous les passages qui conduisaient des pays bas dans le Vivarais, ce qui lui permettait de prélever de forts droits de péage.

Aujourd’hui, de cette puissance et cette splendeur, il ne reste plus qu’un monceau de ruines, au milieu desquelles s’élèvent quelques pans de murs lézardés et des tours démantelées où nichent les corbeaux.

D’intrépides chercheurs ont fouillé ces ruines, ont interrogé les traditions locales, ont fait parler les pierres, et sont parvenus à reconstruire, non pas le castel du Moyen Âge, mais le château du XVIe siècle, la luxueuse demeure des hauts et puissants seigneurs du Roure, alliés à la famille d’Avéjan de Barjac, dont vous connaissez un des membres illustres : Mgr de Banne d’Avéjan, évêque d’Alais.

Sans entrer dans tous les détails que comporterait une visite minutieuse de ce qu’était ce château à l’époque de sa splendeur, je crois cependant devoir vous en faire une rapide esquisse.

Ce château qui avait l’extérieur grandiose et sévère de toutes les habitations seigneuriales d’une époque où l’on ne cessait de guerroyer et où la force primait toujours le droit, jouissait en outre et exceptionnellement de tous les agréments d’une maison de plaisance.

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Extrait d’un article du Cévennes Magazine n° 2316 du 30/11/2024 disponible en kiosque et en commande sur notre site internet cevennesmagazine.fr