INAUGURATION ET MISE EN LUMIÈRE DE LA CATHÉDRALE Saint-Jean-Baptiste d’Alès
   20/12/2023
INAUGURATION ET MISE EN LUMIÈRE DE LA CATHÉDRALE Saint-Jean-Baptiste d’Alès

 INAUGURATION ET MISE EN LUMIÈRE DE LA CATHÉDRALE Saint-Jean-Baptiste d’Alès - SAMEDI 9 DÉCEMBRE 2023

 

L'histoire de la cathédrale Saint-Jean Baptiste est indissolublement liée à celle de la ville ; elles semblent être nées ensemble, sur les ruines d'un temple romain disent les uns, d'une chapelle romane carolingienne disent d'autres. La place Saint-Jean se présentait dans l'origine, que sous l'aspect d'un monticule aride et inégal. Sa nature et sa situation amenèrent les habitations à se grouper de préférence dans l'espace subjacent, plan et uni, et plus rapproché de la rivière. L'église cependant était venue la première prendre sa place dans ce terre-plein. C’était un Prieuré bénédictin créé par les moines d'Aniane, puis dépendant de l'abbaye de Cendras.

Elle voit partir les croisés de Raymond Pelet à la 1ère croisade en 1098, accueille le pape Gélase II en 1118 puis le pape Alexandre III en 1163, elle voit la réconciliation des co-seigneurs d'Anduze et des Pelet en 1200, pour l'octroi de la Charte des coutumes et libertés communales accordées aux Alésiens, reçoit Saint-Louis, roi de France et co seigneur d'Alès en 1254.

En 1430, sa porte principale, s'ouvrit du côté de la ville naissante par la construction du porche et du clocher.

Elle est devenue collégiale avec 10 chanoines en 1472, puis s'agrandie en même temps que la bourgade qui se construisait autour. Selon l'usage, le cimetière s'étendait au Midi et à l'Est de l'édifice ; il s'élevait en amphithéâtre jusqu'au point culminant du mamelon. Il était divisé en deux parties, entouré de murs suivant à peu près le pourtour de la basse place, remontait jusqu’à l’ancien évêché qui n’était pas encore construit, où se trouvait le monastère Saint-Antoine.

Au-dessous de la place se trouvait le jardin du chapitre entourant la maison presbytérale, clastre, et plus loin, des dépendances du jardin, et sans doute quelques bâtiments où se trouvaient plus tard, les écuries des évêques. Telle était la topographie primitive de la place Saint-Jean.

Au centre, la cathédrale atteste de la transformation totale des quartiers environnants. 

Sur cette vue de 1958, on se rend compte que toutes les rues partaient en étoile depuis.

 Elle fut prise et reprise plusieurs fois par les Réformés et presque détruite en 1568. Détruite à nouveau en 1621, elle fut réparée entre 1630 et 1680, et devint cathédrale avec le siège de l'évêché en 1694. Quand le premier évêque pris possession de son siège, il n’existait pas encore de palais épiscopal. Il fut logé dans une maison bourgeoise de Rochebelle, l’actuel musée P.A.B. C’est l’évêque Monseigneur d’Avéjan qui se chargeât de l’embellissement de la place Saint-Jean. Il fournit lui-même les plans et prépara sa transformation.

La peste s’était déclarée à Alès en 1721, et l’évêque s’occupa activement des malades. Les cimetières des Pauvres qui se trouvaient entre la rue de la Meunière et la rue du Barry, celui de l’hôpital au-delà de la porte de la Roque ainsi que celui autour de la cathédrale présentaient le risque d’une contagion.

En 1722, quand l’épidémie de peste cessa, Monseigneur d’Avéjan déplaça celui de la cathédrale dans un terrain qui aujourd’hui est occupé par la rue Taisson. La ville s’étendant de plus en plus, en 1755 il fut transféré dans un terrain appartenant aux Cordeliers entre la promenade de la Maréchale et la rue Albert 1er.

Un cimetière protestant fut créé en 1788 au Plan d’Alès. En 1809 le cimetière catholique fut transféré au quartier de Chantilly. Enfin en 1841 les deux cimetières furent installés à la montée de Silhol, ou ils se trouvent aujourd’hui.

Avec des temps meilleurs, en 1723, les travaux d’aménagement de la place Saint-Jean se poursuivirent. La petite place, la Doyenne, que son enfoncement avait fait surnommer la Grenouillère, le jardin du chapitre, les bâtiments ruinés de la clastre, les écuries et deux maisons particulières disparurent, et la nouvelle place fut créée. Monseigneur d'Avéjan régla les frais de démolition et aplanissements nécessaires, ainsi qu'une plantation de mûriers. Sa position au Nord et ses allées d'arbres firent appeler cette place la Promenade d'été. C’est à cette époque que fut dessiné le plan du palais épiscopal.

En 1729, il devait être en pleine construction sur les terrains acquis de la commanderie Saint-Antoine, et le conseil de ville fit dresser un devis des réparations nécessaires pour établir une esplanade devant sa porte monumentale. L'église, moins grande, n'avait pas probablement d'entrée à l’arrière. C’est entre 1771 et 1776, lors de la reconstruction du chœur et l'agrandissement de l'église que cette porte fut créée. Le clocher était surmonté d’un dôme couvert de lames de plomb et de tuiles vernissées.

En 1775, la foudre tomba sur sa flèche et la toiture fut foudroyée. Le dôme fut remplacé par un campanile forgé par des artisans d’Anduze. C’est le même qui est en place de nos jours. L’enlèvement de terre avait créé un important dénivelé entre le palais épiscopal et la cathédrale. Il fut corrigé en septembre 1779. Pillée et devenue Temple de la Raison pendant la Révolution de 1789, puis fermée, elle sert de grange et d'étable à porcs.

À partir de 1800, elle est restaurée et rendue au culte. Le 8 mars 1822 un décret royal approuva le plan de rénovation de l’architecte Renaux pour que les rues de la vielle villes soient mises en alignement. Il prévoyait de faire disparaître toutes les maisons forment un sailli dans la rue et entravant la circulation. Le vaste projet prévoyait ensuite l’ouverture de nouvelles rues, soit dans le quartier du Moyen-Âge, soit à la périphérie des anciens remparts.

Très peu de ces projets furent réalisés, le percement de la rue Jules Cazot en 1883, l’élargissement de la rue de la Meunière en 1890 et l’ouverture de la rue Hoche en 1893. La place Saint-Jean fut aplanie et on délimita sa partie haute de la basse par un escalier. Les escaliers furent à leur tour démantelés en juin 1956 pour être remplacé par la promenade pédestre longeant les commerces de la haute-place Saint-Jean.

Pour la cathédrale, du monument primitif, il demeure la façade aux lignes sévères et pures, masquée par la Tour clocher. Il reste aussi les murs des bas-côtés et les piliers de l'intérieur. Les tribunes et les voûtes latérales sont du XVème siècle, l'abside et le transept du XVIIIème siècle. Avec l'abbaye de Cendras, ce sont les seuls monuments qui remontent à cette époque.

Extrait du Grand Livre du Vieil Alais disparu de Michel Vincent

La façade a une largeur de 23,25 mètres, la nef une longueur de 30,50 mètres.

L'abside a été construite suivant un rayon de 7,50 mètres, ce qui donne pour l’ensemble de l'édifice une largeur de 23,25 mètres et une longueur de 38 m.

Avant son agrandissement, cet édifice avait la forme d'une petite église de village.

On peut donc supposer qu'en construisant l'église romane du Xème siècle, on utilisa la chapelle primitive de la cité, après en avoir démoli la façade et surélevé les murs pour harmoniser les deux constructions.

Les restes de cette chapelle primitive n'auraient, par la suite, disparu qu'à l'époque où l'édifice tout entier fut remanié par l'architecte Rollin, quelques années après l'édification du Palais de l'Évêché.

 Émotion ce soir avec le maire Max Roustan

Après quasiment 25 ans de travail, puis après la remise des clés en 2020, les aménagements du pourtour et aujourd’hui la mise en lumière, le parachèvement de l’œuvre, nous inaugurons officiellement notre magnifique cathédrale Saint Jean Baptiste d’Alès

Après rénovation complète extérieure et intérieure - la seule de France - pour la recréer à l’identique, nous tenions à revoir complètement son pourtour, épuré, végétalisé, paisible

Nous tenions enfin y ajouter une magistrale mise en lumière et en beauté grâce à un éclairage à LED juste, responsable et cohérent en termes de patrimoine, d’économie d’énergie, de biodiversité et de pollution lumineuse. Alès, première ville « porte des étoiles » au monde, d’entrée du Parc national des Cévennes.

Une projection au millimètre telle de la dentelle, par la société InGé2e, unique en France de par son ampleur et j’aime à penser aussi de par sa beauté.

Notre petit Saint Pierre de Rome comme l’a exprimé à plusieurs reprises l’architecte en charge de la rénovation, après ce chantier colossal et spectaculaire qui est aujourd’hui sublimé tout autour.

Pour tous ces travaux, je tiens à remercier une nouvelle fois le clergé, Thierry Martin et le Père Rème qui officiait à l’époque ; les architectes, peintres, entreprises et services sous la houlette d’Alès Agglomération avec le soutien de nos partenaires : la Direction régionale des affaires culturelles, La Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, le Conseil départemental du Gard et la Ville d'Alès bien sûr !

La cathédrale Saint Jean Baptiste d’Alès, l’une des plus belles de France.

Christophe Rivenq

 

Un chef-d’œuvre sublimé.

Max Roustan