Fête de la science vendredi 4 octobre à Saint Sébastien d’Aigrefeuille

À Saint Sébastien d’Aigrefeuille, les mines de Carnoulès ont été exploitées depuis l’époque romaine jusqu’en 1963 pour extraire du plomb argentifère.

L’exploitation industrielle a engendré des modifications de paysage, un certain nombre de constructions, et un stock de déchets d’exploitation (dépôt de sable riche en sulfure) qui se sont accumulés dans la vallée du Reigoux (500 000 m3 de déchets restent présents à ce jour). 

L’eau qui s’infiltre dans ce dépôt de stériles ressort chargée de différents polluants : Arsenic, Plomb, Cadmium, Fer et Zinc notamment. Les poussières générées par l’exploitation ont pollué un certain nombre de terrains alentour, bien au-delà des taux que l’on observe naturellement dans les sols. 

En 2009, un arrêté ministériel a reconnu le site comme “orphelin” _et c’est donc l'État qui a pris en charge les travaux pour limiter les pollutions. 

Le renforcement de la digue (qui a cédé en 1976, entraînant des milliers de tonnes de déchets pollués en aval) et la remise en état des canaux de récupération des eaux pluviales et de ruissellement, dirigés par l’ADEME, ont coûté 2,4 millions d’euros et ont permis de réduire considérablement la quantité d’eau contaminée sortant du dépôt, ainsi que les poussières polluantes emportées par les vents. 

Les recherches menées sur le terrain ont relevé des taux exceptionnels d’arsenic dans l’eau et ont abouti à la découverte de bactéries capables de fixer l’arsenic, nourrissant ainsi l’espoir d’un traitement naturel pour éliminer une grande partie de l’arsenic présent en sortie du dépôt. 

Les essais en laboratoire effectués par HydroSciences Montpellier et ses partenaires (BRGM, IMPMC, IRH-IC, SolEnvironment), financés par l’Agence Nationale de la Recherche et l’ADEME, ont été concluants et l’étude a été menée à échelle réduite sur le terrain. 

Des recherches ont également été menées par l’INRAE de Montpellier et par la société FERTIL’INNOV sur la remédiation des sols. Les essais en laboratoire ont là aussi été très concluants et des premières micro-parcelles ont été mises en place sur le terrain, avec des résultats de revégétalisation très satisfaisants.

Ainsi, la Fête de la Science 2024 est l’opportunité de mettre en lumière, à partir d’une situation environnementale difficile, les recherches scientifiques qui ont permis de mieux comprendre les phénomènes présents et envisager des solutions pour que ce coin magnifique des Cévennes cesse de subir les conséquences d’une exploitation minière passée. 

Cette journée a été spécifiquement conçue pour des élèves de collège et de lycée afin de leur permettre d’appréhender les problématiques liées à l’exploitation minière qui trouvent une résonance particulière, au-delà de notre commune, dans le passé industriel et minier des Cévennes. L’objectif est de répondre aux questions suivantes : pourquoi une mine ici ? qu’est-ce qu’une mine ? quelles conséquences ? quel avenir ? 

C’est dans cette optique pédagogique que différents ateliers et animations ont été imaginés avec le concours d’une dizaine de partenaires. Vous les découvrirais dans les pages suivantes