Les orages quotidiens, chez nous dans le sud, en ce mois de juin 2023, justifient bien le nom de ce mois dédié à Junon la déesse capricieuse.
La fête de Saint Erasme de Formia le 2 juin, la fête de Saint Guy le 12 juin et le temps dit « de Roland Garros » - un temps changeant avec de brusques périodes de fortes chaleurs, puis des chutes de température notamment en soirée, c’est-à-dire un temps de mousson, ce qui justifient pour cette période le qualificatif de « Mousson d’Europe » -, se situent bien dans ce contexte.
Le Feu de Saint Elme et la Danse de Saint Guy, deux saints fêtés ce mois, me font revenir vers vous avec la description de deux phénomènes particuliers qui nous ont laissé deux expressions bien connues dont on a oublié les origines. Voici donc une chronique pour un mois de juin avec « le Feu de Saint Elme » et la « Danse de Saint Guy ».
L’expression « feu de saint Elme » est très étroitement liée à une période de mauvais temps et d’orages. Erasme, fêté le 2 juin, devenu par altération Elme, était évèque de Formia en Italie, au IV e siècle. Condamné à être brûlé vif il fut enduit de poix. La poix brûla mais pas l’homme. On dit aussi qu’il aurait continué à prêcher après que la foudre eut frappé le sol près de lui. Ce serait l’origine de l’expression « le feu de saint Elme » pour un feu qui ne brûle pas. Les marins ont appelé « feu de saint Elme », un phénomène qui se produit souvent par temps d’orage au sommet de la mâture des vaisseaux et se manifeste par l’apparition d’une aigrette brillante et de petites gerbes de feu se déplaçant sur les cordages. Il engendre frayeurs et superstitions. « Le feu de saint Elme allant aux mâts, indique le vent grands ébats» ; « le feu de Saint Elme sur le pont, garez de la mer l’entrepont ». Saint Elme devint ainsi patron des marins qui redoutent les gros orages en mer. Un feu de saint Elme est alors vu comme un signe de protection du saint.
Il s’agit en fait d’une décharge électrique plus ou moins continue de faible intensité, qui émane d’objets présentant un champ électrique superficiel élevé. L’explication est récente, la description est ancienne.
On sait aujourd’hui que cela peut se produire aussi en très haute altitude, au-dessus des cumulonimbus, aux extrémités des ailes des avions. Un phénomène similaire a été observé le 24 juin 1982, lorsque le Vol 9 British Airways a traversé un nuage de cendres volcaniques rejetées par l'éruption du Galunggung en Indonésie, ce qui entraîna l'arrêt des quatre moteurs.
Pline l'Ancien avait déjà observé le phénomène comme suit : « Il se montre des étoiles dans la mer et sur la terre. J'ai vu, la nuit, pendant les factions des sentinelles devant les retranchements, briller à la pointe des javelots des lueurs à la forme étoilée. Les étoiles se posent sur les antennes et sur d'autres parties des vaisseaux avec une espèce de son vocal, comme des oiseaux allant de place en place. Cette espèce d'étoile est dangereuse quand il n'en vient qu'une seule ; elle cause la submersion du bâtiment ; et si elle tombe dans la partie inférieure de la carène, elle y met le feu. Mais s’il en vient deux, l'augure en est favorable ; elles annoncent une heureuse navigation : l'on prétend même que, survenant, elles mettent en fuite Hélène, c'est le nom de cette étoile funeste et menaçante. Aussi attribue-t-on cette apparition divine à Castor et à Pollux, et on les invoque comme les dieux de la mer. La tête de l'homme est quelquefois, pendant le soir, entourée de ces lueurs, et c'est un présage de grandes choses. La raison de tout cela est un mystère caché derrière la majesté de la nature. »
Hergé, en 1960, décrit le feu de saint Elme dans « Tintin au Tibet » : lorsque le capitaine Haddock escalade un flanc de montagne, son piolet est soudain enveloppé par un champ électrique (curieusement de couleur verte), et Tintin lui explique le phénomène.
Dans le roman Moby-Dick d'Herman Melville, au chapitre CXIX, les Bougies : « Regardez là-haut ! cria Starbuck, le feu Saint-Elme ! les revenants ! les revenants ! » Les extrémités des vergues étaient entourées d'un feu pâle, et, touchées au sommet de chaque paratonnerre à triple pointe, par de blanches flammes effilées, les trois grands mâts brûlaient silencieusement dans l'air sulfureux, comme trois cierges gigantesques devant un autel.
Dans le film de même nom, de John Huston, vers la quatre-vingt-dixième minute, le capitaine Achab maitrise le feu de Saint-Elme.
Jules Verne lui aussi évoque ce phénomène dans « Voyage au centre de la Terre » quand un orage est sur le point de se déclarer dans la grotte souterraine. Un feu de Saint-Elme se déclare sur le mât de leur radeau.
On trouve encore ce phénomène dans le roman « Premier de cordée » de Frison-Roche lorsqu'un orage s'abat sur une cordée se trouvant dans le massif des Drus.
Un phénomène et une expression liés aux caprices du temps, à la mauvaise humeur de Junon et au mois de juin !
Saint Elme était le patron des pécheurs et jusqu'à la révolution, les marins marseillais placèrent leur corporation sur son vocable. Il était censé protéger tous les bâtiments allant sur mer du feu de Saint-Elme, un phénomène électrique qui annonce l'approche ou la fin d'une tempête.
Le branle de Saint-Elme est une danse traditionnelle spécifique à la corporation des marins de Marseille. Primitivement, jusqu'en 1700, ce branle en l'honneur de saint Elme, fut un grand défilé dans la cité phocéenne qui se déroulait annuellement et attirait nombre de spectateurs étrangers. Sans doute interdit, le branle refit son apparition et fut pratiqué, en présence d'un prêtre, avant chaque baptême d'un bateau et sa mise à flot. C'est actuellement l'une des plus célèbres danses folkloriques provençales avec la farandole.
Il est souvent question de cette danse « branle de Saint Elme » dans de nombreux ouvrages publiés sur Marseille.
C'est ce que signalent Diderot et d'Alambert dans leur Encyclopédie : « Branle de Saint Elme, fête qui se célébroit autrefois à Marseille la veille de Saint Lazare. On choisissoit les plus beaux garçons et les filles les mieux faites ; on les habilloit le plus magnifiquement qu'on pouvoit ; cette troupe représentoit les dieux de la fable, les différentes nations, et, elle étoit promenée dans les rues au son des violons et des tambours. Cette mascarade s'appelloit le branle de saint Elme. ». Philippe Le Bas, dans son Dictionnaire encyclopédique de l'Histoire de France, précise : « Cette fête a été supprimée vers l'an 1703. ».
Le branle de Saint-Elme renaquit lors de la mise à l'eau de chaque nouveau bateau. D'un défilé des plus beaux pêcheurs et les plus accortes poissonnières, il devint un jeu entre les marins et leurs épouses, un jeu où danseurs et danseuses ont un rôle égal.
Placer sa barque sous la protection du saint était un jour de fête. Sur le rythme des tambourins, danseuses et danseurs faisaient le tour du quartier. Puis ils exécutaient le branle autour du bateau en jetant des fleurs sur le pont. Leur danse finie, le prêtre donnait sa bénédiction. Ce n'est qu'ensuite que le patron régalait tout le monde lors d'un banquet où figuraient les tourtihado (gâteau à l'anis en forme de couronne).
Plusieurs autres rites symboliques ont été soulignés dans cette danse dont celui du mât, assimilé à un arbre cosmique, et de la marche en serpent des danseurs.
Frédéric Mistral, dans son poème Lo galerian, fait chanter :
Ieu ausi amont lo gau
Que canta sus lo teume
Adiéu patron Sigaud
Lo brande de Sant-Eume
Lo gau ò non lo gau
Fasèm coma se l'è-è-ra
Lanlira, lanlèra
E vòga la galèra
J’entends là-haut le coq
qui chante sur le tillac
Adieu Patron Sigaud
Le Branle de Saint Elme
Le coq ou pas le coq
Faisons comme si ça l’était
Lanlire lanlère
Et vogue la galère
Du « branle de Saint Elme » qui est une danse, Juin nous fait passer à la « danse de Saint Guy » qui n’est pas vraiment une danse !
Cette fois le lien de ce qu’on a appelé la « danse de Saint Guy » avec le mois de juin se trouve dans les moissons de ce mois puisque son origine serait dans l’ergot du seigle (dont était fait le pain), un champignon hallucinogène. On se souvient du « pain maudit » de Pont Saint Esprit.
Guy viendrait du prénom germanique Wido, dont un élément -wid- signifie bois. On dit aussi saint Vite ou saint Vit, ou saint Guido. « La pluie à saint Vit un bon an donnera, mais l’orge en souffrira » dit-on en Alsace. Saint Guy est le 15 juin.
Saint-Guy était censé guérir cette maladie, d’où son nom : « la danse de saint Guy ». Si les expressions françaises peuvent souvent donner lieu à des dérives humoristiques, ce n'est pas le cas de celle-ci qui correspond à une maladie nerveuse qui se manifeste, entre autres, par des mouvements brusques, désordonnés et incontrôlables, surtout dans les membres.
Au Moyen-Âge, les malades atteints de cette maladie (on dit : chorée, or Chorée c’est la danse ! ) étaient souvent considérés comme possédés par le démon et brûlés vifs.
Mais pourquoi avoir appelé cette maladie la danse de saint Guy ?
Son histoire exacte n'est pas vraiment connue, mais une légende dit que Vitus (équivalent latin de Guy), né en Sicile, fut martyrisé d'abord à 12 ans dans son pays par son gouverneur, Valérien, parce qu'il refusait d'adorer les idoles. Provoquant des guérisons miraculeuses, il fut ensuite amené devant l'empereur Dioclétien qui lui fit subir divers supplices peu agréables qui ont finalement abouti à sa mort.
Au IXe siècle, il se produisit des miracles au cours du transfert des reliques de saint Guy, de Saint-Denis en France, vers la Saxe, et c’est ainsi que naquit, dit-on le culte de saint Guy, protecteur des épileptiques et des malades atteints de cette chorée. Bizarrement, ces malades souffraient de troubles variés s'amplifiant à l'approche de la fête de la saint Guy, et ils se rendaient alors en pèlerinage dans l'une ou l'autre église qui lui était consacrée pour y danser, afin, en théorie, de se libérer de leurs angoisses et de leur mal. « Il se contorsionne, il grimace, une sorte de danse de saint Guy disloque tous ses mouvements, il s'exhibe dans des poses grotesques » écrit Nathalie Sarraute dans « L'ère du soupçon ».
Juin avec la Pleine Lune et surtout le solstice d’été nous amène aux jours les plus longs de l’année, où les plantes bénéficient du maximum des rayons du soleil, d’où une plus grande efficacité médicinale. C’est alors qu’il faut les cueillir. On dit leur potentiel augmente si elles sont récoltées le matin de la Saint Jean à la rosée.
Pour le rituel de la cueillette, il faudra « avoir les pieds nus et avancer dans la rosée, en marchant à reculons pour que la main ne cueille pas plus que la poignée nécessaire ».
Selon les endroits les recommandations pour les cueillir peut varier. Par exemple la nuit du 23 au 24, à la clarté de la lune, « al rai de la luno ». ou le matin, avant l’aube,On les appelle alors « li planto de la luna
Puisqu’il est recommandé d’être amoureux à la Saint-Jean, on récolte d’abord les plantes qui composent la « poudre de badinage » : marjolaine, thym, verveine et myrte. Après séchage, on les réduit en poudre et on tamise. On met la poudre dans une petite bourse de tissu (lin). Les soirs de bal ou de rendez-vous, on s’arrange pour faire respirer quelques prises de ce sortilège pulvérisé pour susciter l’amour chez l’élu de son cœur ! Je ne garantis pas les résultats. Mais j’invite comme il est de tradition, à sauter au-dessus du Feu de la Saint Jean, s’il est possible de le faire par les temps qui courent. Ceux qui sautent ainsi au-dessus du feu se marieront dans l’année.
On dit aussi que conserver un morceau de bois calciné au Feu de la saint Jean protège la maison de la foudre.
Les herbes de la saint Jean sont au nombre de sept, dit-on à cause du symbolisme du chiffre 7. Mais on peut en trouver une bonne trentaine.
D’abord le millepertuis (Hypericum perforatum, Hypéricacées) : dit Herbe aux mille trous, Herbe percée, Herbe aux piqûres, Chasse-diable, Yèbe d’ôr (wallon) ou Herbe de saint Jean. Ce dernier nom n’apparaît que vers le XIVe siècle. Le millepertuis sera l’objet, pendant tout le Moyen Âge, de nombreuses superstitions issues de la civilisation celtique : son surnom de « chasse-diable » en témoigne ; on pensait en effet que la plante avait le pouvoir d’éloigner les mauvais esprits.
On l’appelle chez nous « l'erbo de l’oli rouge » car on fait infuser les sommités dans le l’huile. Auparavant on fait passer les graines cueillies, par trois fois dans la flamme du feu en criant : « Sant Jan la grano ! ». On l’appelle aussi la « casso-diable ». ou « sang de saint Jean », ou encore « ceinture de Saint Jean ». Dans l’énumération de ses vertus on trouve aussi qu’il protège du tonnerre, et améliore la vue.
Vient ensuite l’armoise (Artemisia vulgaris, Astéracées) : dite Artémise, Herbe aux cent goûts, Herbe de feu, Herbe royale, Ceinture de saint Jean. Apulée affirmait que porter de l’armoise sur soi empêche de sentir la fatigue du voyage. C’est l’herbe de la route bien connue des pèlerins. « Se sabiés li vertu de l’artemiso, n’en garniries l’orlet de ta camiso » « si tu savais les vertus de l’artémise, tu en garnirais l’ourlet de ta chemise » .
Plutarque disait que l ‘écume ramassée sur l’infusion de cette plante, préservait les bergers de la morsure des serpents La plante (placée sous l’égide d’Artémis, déesse protectrice des femmes) est considérée comme le grand remède gynécologique d’autrefois.
La joubarbe suit (Sempervivum tectorum, Crassulacées) : dite Artichaut des murailles, Barbe de Jupiter, Herbe du tonnerre, Joubarbe des toits. Connue des Anciens sous le nom d’« Aizôon », qui veut dire « toujours vivant », la Barbe de Jupiter est considérée comme une plante magique depuis l’Antiquité. La plante posséderait le pouvoir de détourner des maisons la colère du dieu de la foudre. N’oublions pas que nous sommes en juin, le mois des orages, et donc plusieurs plantes peuvent en protéger.
La sauge (Salvia officinalis. Lamiacées) : dite « Toute-bonne », accompagne si bien un bon rôti. Sauge sauvage. La réputation de cette plante date des Égyptiens. Les Grecs la trouvaient trop tonifiante, ce qui a fait interdire son emploi sur les stades (déjà le dopage !). Panacée durant l’époque médiévale (salvia vient de « salvus » = sain, ou salvare= sauver), sa réputation est sans égale !
La verveine (Verbena offinalis, Verbénacées) : une herbe sainte et officinale qui calme, une tisane du soir encore très réputée de nos jours. Je ne sais pas si elle est efficace contre la Danse de Saint Guy ! Elle aurait le pouvoir de prémunir contre les cauchemars.
Le lierre terrestre (Glechoma hederacea, Lamiacées) : dit Couronne de terre ou Courroie de saint Jean tant il rampe et s’allonge dans les bois et les haies pour porter ses délicates tiges à fleurs violettes vers la lumière.
L’achillée millefeuille (Achillea millefolium, Astéracées) : dite Herbe au charpentier, Herbe aux coupures, Herbe aux soldats ou Herbe des guerriers, plante aux vertus cicatrisantes très prisée par Achille et ses guerriers qui en extrayaient le suc frais pour guérir leurs blessures.
Cette liste peut varier et être complétée selon les coutumes locales. On trouve l’orpin « poivre de muraille » ; l'immortelle « herbe de saint Pierre » ; la fougère mâle qui fleurit à minuit sonnant, et produit ses graines et les sème dans l'heure qui suit. Celui qui peut recueillir sa semence avant qu'elle ait touché terre a le pouvoir de se transporter d'un lieu à l'autre aussi vite que le vent, de se rendre invisible, et de connaître le présent et l'avenir ! l'épervière, « plante du soleil », employée par les druides pour chasser les démons, la camomille, ou encore le salsifis sauvage pour préparer des remèdes capables de guérir bêtes et gens. Les pétales de lys seront présentés à la flamme du feu de la Saint Jean puis mis à macérer dans l’eau de vie et serviront à soigner les plaies, notamment les brûlures, en prononçant cette formule : « Saint Jean le Désiré, où es-tu donc resté ? Derrière un pied de blé fleuri et grainé ? » On trouve aussi dans la liste les feuilles de noyer
Parfois ces plantes sont montées en bouquets, en croix ou en couronnes et mises au fronton des portes afin de porter bonheur, c'est : « le bouquet de la bonne aventure » .
Nous n’oublierons pas, dans la nuit de la saint Jean, de cueillir les noix, ou les feuilles du noyer, pour faire le vin de noix à offrir aux amis.
Au matin de la Saint Jean, il est bon de puiser de l’eau à trois endroits différents pour se préserver des maladies de peau. Les coutumes autour de l'eau (sources, fontaines, cours d'eau, mer...) étaient au moins aussi importantes que celles autour du feu. On en buvait, on en donnait à boire aux animaux, on s'y baignait... La rosée du matin était également investie de vertus magiques : on la recueillait dans un drap et on s'y roulait dedans.
Nos Anciens savaient observer la nature et ils en connaissaient les bienfaits, parfois sous des formes curieuses et amusantes ! Ils vivaient avec la nature. Nous on essaie de la retrouver !
Nous sommes tout proches de la Nouvelle Lune, le 18 juin, du solstice du 21 et de la Fête de la Musique, et de la Saint Jean d’été si riche en traditions. Il me plait de rappeler une fois encore et une fois de plus que le solstice, avant la réforme de notre calendrier « grégorien » était le 24 juin. C’est dans ces festivités qui avaient lieu pour la fête de Saint Jean Baptiste qu’il faut trouver la véritable origine de la fête de la musique, avec la notation de Guy, un moine de la ville d’Arrezo, petite ville proche de Sienne. Alors que jusque-là les notes étaient choisies dans les premières lettres de l’alphabet, c’est lui qui inventa le procédé mnémotechnique par lequel on nomme les notes de la gamme dans les pays latins, à partir des premières syllabes de chaque vers de l’hymne des Vêpres de la fête de saint Jean Baptiste.
Je vous avais bien dit en commençant cette chronique que j’avais encore beaucoup de choses à dire et à redire !
Bon été.
Addissias !
Le 17 juin 2023
Jean Mignot
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