La Grand-Combe, sa compagnie minière et l’économie marseillaise : 1830-1850 Par Barnoyer Robert
   24/10/2025
 La Grand-Combe, sa compagnie minière et l’économie marseillaise : 1830-1850 Par Barnoyer Robert

La Grand-Combe, sa compagnie minière et l’économie marseillaise : 1830-1850

Par Barnoyer Robert

 

L’activité industrielle, financière de Paulin Talabot a été de relier le bassin mino-métallurgique d’Alès-La Grand-Combe à Marseille, à la Méditerranée et au-delà vers l’Algérie et l’Afrique. La Société Mokta-el-Hadid exploitera la mine de fer magnétique située à Bone, Algérie et produira du minerai qui traversera la Méditerranée pour être traité en France.  Ce minerai est d'une qualité exceptionnelle. Pour cela Paulin Talabot fera construire six bateaux à vapeur dans la ville phocéenne (appelés à Marseille les Talabots) favorisant le transport du minerai pour produire du fer et de l’acier. Le fer est cher comme le charbon durant cette période, il faut commander le fer en Angleterre. Les concessions minières de la Compagnie Grand-Combe couvrent celles de charbon et de fer. Le fer cévenol n’était pas de bonne qualité. La compagnie a gardé cette concession pour ne pas avoir de “concurrent” sur sa concession de houille, elle ne s’en séparera que bien plus tard.

L’industrialisation coûte cher, elle nécessite des mises de fonds importantes qui peuvent être immobilisées pendant plusieurs années. Le système bancaire est décisif pour la croissance industrielle, les banques locales privées ont des moyens très limités pour pouvoir fournir les capitaux nécessaires aux mines. Mais à La Grand-Combe, il faut bâtir une ville-usine à partir de rien. « La Grand-Combe, pays de montagnes couvertes de châtaigniers renfermant à peine quelques masures éparses sur les côteaux. Tout était donc à créer » selon Puech. Il suffit de considérer le nombre d’habitants en 1836 des diverses communes : La Grand-Combe était constituée par des mas, plus ou moins regroupés et avait 574 habitants ; Les Salles-du-Gardon 1 224 habitants ; Laval 1088 habitants ; Branoux 714 et Portes 935 habitants. Dès 1843, Paulin Talabot demande au préfet, la constitution de la commune, malgré l’opposition des autres bourgades dont on leur prend une partie de leur territoire. La loi du 7 juin 1846 porte création de la commune. La période des grands travaux d’infrastructure de la ville, se déroule de 1846-1879 (adduction d’eau, ponts sur le Gardon, école, police ; l’église fut construite entre 1857 et 1864 et le temple de Trescol ne l’est qu’en 1866). Le maire de la commune fut un représentant de la compagnie minière jusqu’en 1925 mais ce changement “politique” dura peu de temps […]

 

Extrait du Cévennes Magazine n° 2363 du 25 octobre 2025 disponible chez votre marchand de journaux ou en commande sur notre site internet.