Réunion d’information auprès de la population de Servas, au sujet de l’agrivoltaïque.
   20/10/2025
Réunion d’information auprès de la population de Servas, au sujet de l’agrivoltaïque.

Réunion d’information auprès de la population de Servas, au sujet de l’agrivoltaïque.

 

Une trentaine de personnes sont venues, mardi 16 septembre, à l’invitation du conseil municipal de Servas. Sur le mur, les 5 projets d’agrovoltaïsme, représentent 140 ha, c’est-à-dire environ 10 % de la surface de la commune.

Les opposants sont unanimes, la campagne va être dénaturée par ces panneaux photovoltaïques. Le maire le précise, l’avis du conseil municipal est simplement consultatif, la décision d’accorder un permis pour exploiter revient au préfet qui peut, ou non suivre l’avis du conseil municipal et s’émouvoir de l’opposition des opposants.

Personne n’accepte une nuisance, à moins d’en recueillir un avantage.

Les agriculteurs, artisans de la beauté de la nature, sensibles de l’ordinaire des petits oiseaux, souhaiteraient pouvoir vivre dignement de leur travail. À l’heure de la crise viticole, et suite à des moissons où le prix du blé est moindre qu’il y a quinze ans, les agriculteurs sont contraints de trouver d’autres sources de revenus. Des compagnies énergétiques leur proposent l’assurance d’un revenu substantiel pendant trente ans, cela incite à la réflexion.

Beaucoup d’agriculteurs se sont convertis au bio, mais le consommateur, dans sa globalité, rechigne à payer plus cher pour un produit soucieux de l’environnement. Les risques de perte de rendement ne sont pas compensés par une valorisation des prix. L’agrovoltaïsme devient une alternative. Les ombrelles des panneaux voltaïques peuvent limiter les assauts du soleil, et récupérer l’humidité au profit des plantes. L'ombrage partiel réduit l'évapotranspiration, diminuant les besoins en irrigation de 15 à 30 % selon les cultures. Les animaux d’élevage peuvent ainsi bénéficier d’ombre et de fraîcheur.

Le parc fermé du parc voltaïque peut devenir un paradis pour le petit gibier, à plumes et à poils, puisque interdit aux chasseurs. Les rapaces de toutes sortes pourront se servir à volonté dans ce garde-manger improvisé et ainsi prospérer en toute quiétude.

Les installations agrivoltaïques coûtent 20 à 40 % plus cher que les centrales solaires classiques en raison de leur complexité. Le modèle économique reste fragile, dépendant des tarifs de rachat de l'électricité et des subventions.

Une personne dans l’assemblée se demandait s’il ne serait pas plus efficace, d’inciter à l’installation de panneaux solaires sur tous les toits. Chacun, selon ses possibilités, pourrait ainsi contribuer à l’énergie de son territoire sans enlaidir la campagne.

Les agriculteurs, en difficulté, s’estiment stigmatisés par une grande partie de la population et s’interrogent sur leur pérennité.

 

Louis Givelet